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Photo du rédacteurJuni Grip

Le chemin du Yoga en 8 apprentissages


Tout commence avec les RETENUES.

Nous sommes comme des animaux sauvages vivant dans les 3 premiers chakras qui ont besoin de dompter leurs tendances bestiales pour progressivement affiner leur rapport au monde. La 1ère marche du Yoga nous invite donc à nous élever au dessus de 5 tendances destructrices :


1) LES 5 YAMAS (=retenues)

1- Ahimsa

= la non violence (envers toute créature de la nature qu'il soit animal, végétal ou humain, soi inclus - il s'agit de ne pas être violent "volontairement", on peut se nourrir, qu'on soit végétarien ou carnivore, mais en conscience de l'être qui a donné sa vie pour faire perdurer la votre, et sans arracher des plantes du sol sans raison valable. S'il y a un doute au moment de l'acte, une astuce est de se mettre à la place de l'autre pour voir si la violence du moment est nécessaire ou non.) 2- Satya

= l'honnêteté (être authentique, parler vrai, sans mentir aux autres, ni à soi) 3- Asteya

= Le non vol (renoncer à l'idée du manque pour ne plus envier ni passer à l'acte de voler des objets, du temps ou même de l'attention par exemple) 4- Brahmacarya

= Le non excès et non gaspillage de l'énergie sexuelle (maîtriser ses pulsions instinctives afin de dédier sa force vitale à de plus nobles causes que des plaisirs fugaces à répétition) 5- Aparigraha

= détachement de la nécessité de posséder (ne plus vouloir posséder ni accumuler les objets, l'argent, l'image de soi, les gens - c'est ici que la véritable notion de "liberté" se goûte)


Une fois les yamas adoptés (ou plutôt mis en route, car le cheminement est long et peut durer plus d'une vie), on commence à créer un double rapport d'acteur et d'OBSERVATEUR à l'intérieur de soi-même.

Tout est équilibre dans la nature. Mais chez l'être humain "moderne" la balance entre intériorité et extériorité penche sévèrement du côté extérieur. On a perdu la simplicité des mois d'hiver, du silence et de l'introspection au profit de distractions permanentes par voies technologiques qui ne nous apportent finalement que très peu (en quoi la dernière série Netflix a-t-elle fait de vous un meilleur Homme ? Par exemple ^^). La 2ème marche du Yoga nous invite donc à observer 5 aspects de soi :


2) Les 5 NIYAMAS (=observations)

1- Saucha

= La pureté et la propreté des actes et des pensées (ni manipuler, ni prévoir à l'avance, l'action, la pensée ou la parole sera juste que si elle vient du coeur dans l'instant T, sans aucune attache au fruit de l'acte. Exemple : Je n'aide pas quelqu'un car au fond je sais qu'il m'aidera en retour ou parce que ça me procurera le plaisir de me sentir "sauveur", je l'aide car à ce moment là il en a eu besoin et mon coeur a tout naturellement tendu ses bras pour l'aider. Point. C'est ça la pureté de SAUCHA. Très difficile à mettre en place car nous sommes tous égoistes par nature, mais ça se travail et la liberté qui en découle est très belle à voir) 2- Santosha

= Le contentement (cultiver la gratitude pour ce que l'on es et ce que l'on a déjà) 3- Tapas

= La brûlure intérieure créatrice (ne pas abandonner dès que le chemin se corse, avoir la discipline de persévérer car la magie est logée derrière l'effort, derrière la goute de transpiration ou la peur de faire le premier pas) 4- Svadhyaya

= L'étude de soi (Connais-toi toi-même) 5- Ishvara Parnidhana

= lâcher prise et dévouement (reconnaître qu'il y a une force plus gigantesque et intelligente à l'oeuvre, qu'elle soit la force de la nature ou une conscience universelle dont on est une parcelle. Se poser la question : de quoi a-t-on vraiment le contrôle ?)

 

Le travail des yamas et des niyamas étant mis en marche, on peut alors démarrer un travail de contrôle corporel : avec les ASANAS (= postures).

Il ne s'agit pas de contrôler le corps pour prendre le pouvoir. Mais de le contrôler :

> pour le pacifier (se ronger les ongles, gigoter, se plaindre à la moindre douleur ne nous permet pas de passer à l'étape suivante qui nécessite une intense concentration. Plus le corps est calme, plus le mental le sera aussi.)

> pour créer de l'espace en soi et entretenir le temple corporel à l'intérieur duquel réside notre divine conscience (devenir un récipient vide, propre et solide pour que la plus haute vibration du soi puisse se déverser à l'intérieur)


3) ASANA


 

La maîtrise du corps étant développée, nous pouvons ensuite explorer le contrôle des plans plus subtils : l'énergie de vie (prana) par le SOUFFLE.

PRANA fait référence à la force de vie qui anime tout ce que nous voyons et ressentons. Par le travail de la respiration, on prend conscience de notre 2ème corps : pranamayakosha : Le corps d'énergie et des sens. Développer l'expansion du souffle permet :

- d'abord de maîtriser nos courants énergétiques (calmer l'anxiété d'un événement par un souffle abdominal par exemple),

- puis de prolonger la durée de vie (plus le souffle et lent et calme, plus l'espérance de vie est étendue). - et enfin, de remplir le corps pranique d'énergie afin que l'on puisse naviguer les strates plus subtils de la vie (rêve lucides, voyages astraux..etc)


4) PRANAYAMA


La respiration alternée, qui re-équilibre les 2 hémisphères du cerveau ainsi que les polaritées de l'être (féminin/passif/lunaire/ida/parasymapthique et masculin/actif/solaire/pingala/sympathique)

 

Une fois que la couche énergétique du Soi a été éclairé, nous pouvons explorer la couche mentale par le "retrait des sens".

L'humain est perpétuellement distrait de sa propre découverte par l'activité de ses sens. La 5ème marche du Yoga nous invite donc à temporairement fermer les volets sur le monde extérieur afin d'observer le contenu de notre mental. Prendre conscience des idées et pensées qui nous traversent. Car c'est eux qui sont à l'origine de nos émotions > qui sont à l'origine de nos sensations corporelles > qui sont à l'origine de nos actes. Par le Yoga, on tire sur le fil de l'être pour revenir à nos racines et comprendre de quoi on est fait. Et pour cela il faut s'ouvrir à l'ensemble : l'obscure et le sale, autant que le plaisant et le flatteur. Être capable de se regarder en face et dire "je suis belle" je suis moche" je suis généreux" "je suis radin" "je suis douce" "je suis meurtrière" "je suis bienveillant" "je suis jaloux" "je suis indépendante" "je suis collante" "je suis courageux" "je vis la peur"... Et peut être qu'à force de voir avec objectivité ces états changeants qui nous traversent on se rendra compte qu'on n'est pas une personnalité arrêtée mais un récipient par lequel tout ces états transitent. Si rien de tout ça ne dure alors le suis-je vraiment ? Suis-je une personnalité si elle est en évolution constante ? Suis-je mes émotions si elles ne font que me traverser ? Suis-je mon corps si ses cellules ne sont plus les mêmes que ceux de mon enfance ? Nous utilisons pratyahara pour remontrer du plus grossier (la matière, le corps de nourriture - annamayakosha) au plus subtil (la pensée, les vibrations invisibles qui régissent la matière - manomayakosha - car comme disait Antoine de Saint-Exupéry :

On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux. - Le Petit Prince

5) PRATYAHARA


Pratyahara nous invite, par notre propre investigation de soi, à comprendre notre essence en nous demandant : Qui suis-je ?


 

La marche précédente prépare le terrain pour ce qui arrive : la CONCENTRATION.

Nous parlons beaucoup de méditation de nos jours mais pour le Yoga, la méditation est l'état même d'union entre le méditant et l'objet de sa méditation. Donc à moins d'être un Yogi très avancé dans sa pratique, la plupart d'entre nous pratiquons "l'amuse bouche" de la méditation qui est DHARANA : la concentration. La 6ème marche du Yoga nous invite donc à déposer notre attention sur une seule et même chose et de la maintenir là, imperturbable, jusqu'à ce que l'état de méditation (de disparition de soi) s'en suive. Car tant que le mental sera dissipé, les eaux seront troubles et on y verra rien. On saura jamais ce qui permet l'existence de la piscine. Son support, son récipient. Mais à force de concentration on rendra la surface de l'eau limpide et on pourra apercevoir avec clarté ce qui réside au fond. On saura par nous même ce qui soutient et permet notre existence.


6) DHARANA

Concentration sur 1 chose > Concentration pratiquée souvent et maintenue de plus en plus longtemps >....et un jour, la méditation arrivera (= état de fusion entre le soi et l'univers - dissolution de l'égo par la compréhension du "Qui suis-je").


 

Au delà de la 6ème marche, il n'y a plus rien à activement FAIRE. Les 2 étapes suivantes viennent à nous lorsque le moment est mûr.

La subtile différence entre Dharana et Dhyana est qu'avec Dharana il y a encore 2 aspects présents : (1) le méditant et (2) l'objet de concentration (qui peut être une image, une sensation, un son, un chakra, une déité, un acte qui nous met en trance...etc.)

Dhyana s'installe quand (1) et (2) fusionnent l'un avec l'autre. Il n'y a plus de distinction entre celui qui pense et l'objet de sa pensée. Les deux ne font plus qu'un et la paix véritable peut enfin s'installer dans l'être. C'est en cet état de limpidité de l'esprit, que l'humain peut enfin y voir clair et connaître sa véritable nature. Raison pour laquelle le Yoga nomme cette couche de l'être : VijnanamayaKosha (l'enveloppe de sagesse).


7) DHYANA



 

Dernière marche du chemin vers l'état Yoga (d'union) : Samadhi.

Ici aussi, il n'y a rien à faire. C'est à force de maintenir les eaux de l'esprit limpide (en dharana qui devient dhyana), malgré les tempêtes de la vie, que le goût de la plénitude pourra émerger. À ce stade, le Yogi a soulevé tous les voiles d'ignorance, il est conscient de l'entièreté de son être et existe dans son corps de félicité : Anandamayakosha. C'est l'unité, le créateur et sa création ne font plus qu'un.


La finalité du Yoga est là... et au fond, ne recherchons-nous pas tous la joie et la paix, celle qui durera quelles que soient les fluctuations externes ? On la recherche dans les relations, les objets, les saveurs, les expériences de vie mais elle finit toujours par toucher à une fin car elle ne nous appartient pas. On ne peut pas acheter la félicité. Le Yoga nous enseigne que la complétude est intérieure, elle existe en tant qu'aspect de Soi ou fréquence vibratoire. Il faut simplement choisir de soulever les voiles d'illusion afin d'y accéder. Ne pas fuir qui on est, ne pas se cacher, ne pas se mentir, mais devenir transparent, bienveillant et compréhensif encore et encore, dans les temps dures comme les temps agréables, encore et encore, quand ça fait mal et quand ça fait du bien, encore et encore, quand on veut abandonner et quand on se sens tout puissant, jusqu'à ce la réalisation que l'autre n'est qu'une extension de soi n'émerge.


À chacun d'entreprendre le long chemin qui mènera au Yoga (sous ce nom ou un autre, car il a beaucoup de chemins pour arriver au même but) quand il se sentira prêt.



Ceux pour qui cet article a éveillé d'avantage de curiosité, voici quelques écrits sacrés et compilations d'enseignements de ceux qui ont su toucher à leur essence pour poursuivre votre enquête. Sachez cependant, qu'il n'y a de meilleur guide que son propre coeur et sa propre pratique pour trouver ses réponses.





7) SAMADHI


Samadhi : La paix, la félicité, la finalité du chemin du YOGA.

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